Apprendre à garder son calme

Souvent, ce serait pas mal de savoir comment rester zen. Pour garder son calme, il est essentiel d’apprendre à écouter ses émotions – j’ai bien dit écouter, et non « gérer ses émotions »

Le fusible est une invention merveilleuse. Je n’ose pas imaginer combien de fois mon appartement aurait pris feu sans ce petit dispositif qui coupe le courant lorsque ma tablette, mon haut-parleur et mon téléphone sont en charge et que j’allume mon fer à repasser tout en enclenchant la bouilloire dans la foulée.

En pratiquant la méditation, j’ai découvert qu’il existait la même chose pour les émotions. Cela vous est sûrement déjà arrivé : parfois, on surchauffe et il suffit que l’on nous dise le moindre truc de travers pour qu’on explose. Pour éviter ça, on peut installer un fusible dans sa tête en se familiarisant avec les sensations qui apparaissent dans notre corps dans ces moments-là – chaleur, pression dans le crâne ou boule au ventre, par exemple, mais il peut y en avoir plein d’autres ! Et cela n’est pas uniquement valable pour les émotions jugées « négatives » – celles qui nous plaisent moins -, on peut aussi se sentir submergé.e par la joie.

Dans un cas comme dans l’autre, l’idée est de se donner un peu d’air en se décollant de la source du stimulus – aller aux WC, sortir faire le tour du pâté de maisons ou respirer, à vous de trouver ce qui vous convient. Au téléphone, on peut décider de se rappeler plus tard ; par mail, on attend une heure ou deux voire toute la nuit avant de répondre. Peu important, tant que cela vous permet de laisser retomber la pression et de comprendre ce qui vous arrive

Mais parfois, c’est impossible – tenez, l’autre jour, un type très énervé m’a copieusement insultée alors que je finissais mes traversées à la piscine. J’ai hésité entre lui mettre un bon coup de palme sur la tête et respirer ! J’ai choisi la deuxième option : j’ai inspiré loooooooonguement, ressenti une immense injustice – j’étais dans le couloir « nageurs moyens », donc tout à fait à ma place. Au lieu de lui coller ma palme à la figure, je lui ai envoyé un « Ah, navrée » (sans trop savoir de quoi, à vrai dire, mais j’ai senti qu’il était inutile de discuter et ça a suffi à le calmer !). Puis je suis sortie du bassin. Le type est reparti dans ses traversées en secouant la tête. Quant à moi, j’ai filé au café l’esprit léger.

En pratique

Prenez l’habitude de reconnaître ce qui se passe dans votre corps. Toutes nos émotions y laissent une trace, rien n’arrive uniquement dans notre tête. C’est parfois ténu, mais il est toujours intéressant de savoir que ce creux dans le ventre est lié à cette dispute avec un collègue et non à une fringale. Ce n’est pas facile, cela demande du temps, inutile de vous en vouloir si cela ne fonctionne pas à tous les coups. Mais petit à petit, vos sensations vous deviendront plus familières et vous les reconnaîtrez de mieux en mieux.

Histoire de ne pas être pris.e au dépourvu, développez vos propres fusibles – vos tactiques à vous pour laisser retomber la pression. Aller faire quelques pas, filer aux WC, respirer avec une des techniques présentées ici… Essayer reste la meilleure façon de repérer ce qui fonctionne pour vous.