Ou comment se motiver

Pas toujours facile de garder la motivation sur la durée – que ce soit quand il s’agit de se (re)mettre au sport, de manger plus de légumes, de faire 5 minutes d’espagnol sur une application ou de méditer 15 minutes chaque jour.

Premier obstacle auquel on se confronte quand on cherche à changer ses habitudes : lui faire une place dans l’agenda.

Le suivant : passer à l’action.

Et là, je ne sais pas vous, mais perso, j’ai beau adorer le sport (et en avoir besoin pour équilibrer mon énergie sinon je fais de la lumière la nuit, il m’arrive d’avoir vraiment du mal à aller nager ou courir après le boulot ou le samedi matin.

Et puis j’ai fini par comprendre où ça coinçait. En gros, il faut (1) sortir de mon rocking-chair affreusement douillet (ou de ma chaise de bureau affreusement confortable) pour (2) prendre mon vélo, ma voiture ou un bus et me rendre à la piscine. Sur place, je dois (3) me changer, donc avoir froid, (4) me mettre en maillot (je déteste) pour aller (5) me tremper dans un bassin (6) potentiellement glacé.

Autant vous dire que vu sous cet angle, je ne décolle pas de mon siège !

À vrai dire, c’est valable pour une foule de trucs qu’on a du mal à faire. On peut se trouver mille et une raisons de ne pas se lancer. Mais ce qui se déroule dans notre tête varie assez peu : notre cerveau ne cerne pas pourquoi il devrait passer d’une situation confortable (ou du moins à laquelle il s’est habitué) pour une autre inconnue et potentiellement moins confortable.

Comme j’ai envie de faire du sport, de méditer, d’apprendre l’espagnol et le flamand, j’ai réfléchi à des façons de contourner l’obstacle sans trop m’épuiser – vous avez sûrement remarqué que se battre contre soi-même brûle une énergie folle.

Et j’en ai imaginé une qui fonctionne : je me focalise sur le moment « wow » d’après. Autrement dit, je regarde au-delà de la montagne. Je pense à ce sentiment de bien-être que je ressens après avoir nagé un kilomètre. et sur le café que je vais boire après. À cette incomparable impression d’être posée que je ressens après avoir médité (sans compter que je dors beaucoup mieux). Et à la satisfaction de n’avoir pas perdu ma journée en ayant appris quelque chose (un nouveau mot en espagnol ou en flamand). Autrement dit, je me concentre sur pourquoi je fais la chose en question.

Et je me concentre exclusivement là-dessus.

On s’y met?

  • Vous verrez, au moment de quitter votre canapé douillet pour attraper votre sac de sport puis le bus, votre cerveau rechignera et vous rappellera par exemple que l’eau sera glacée, que vous risquez d’attraper un rhume en sortant, et qu’en plus il pleut, ce serait tellement plus confortable de rester ici…
  • N’essayez pas de le faire taire (comptez sur lui pour crier plus fort!): remerciez-le plutôt en restant ferme – « merci, cerveau, mais je me réjouis déjà du café que je vais boire après et du sentiment de bien-être qui m’envahira au moment où je sortirai du bassin» (adaptez cette phrase à votre sauce, bien sûr).
  • Répétez autant de fois que nécessaire et amusez-vous à trouver toutes sortes de bonnes raisons d’aller nager, d’arrêter de scroller sur les réseaux, etc.