Comment résister à la dépression saisonnière

J’ai longtemps souffert du manque de lumière entre début novembre et mi-février. À peine avait-on changé d’heure que je glissais lentement mais sûrement dans une vraie dépression saisonnière. J’ai testé une foule de trucs miracles, de la lampe qui se prend pour le soleil à la pensée positive, mais rien ne marchait.

Bizarrement, ce n’est ni dans une pharmacie ni dans un salon dédié au bien-être que j’ai trouvé le remède à mon blues hivernal, mais dans une exposition sur les pionniers de l’Antarctique!

C’était à Anvers, en octobre, au Museum aan de Stroom (MAS) – un musée qui vaut le détour pour son architecture, la vue que l’on a sur le port depuis le dernier étage et ses expos, toujours super bien faites et intéressantes, quel que soit le sujet traité. Cette fois, il était question de la Belgica, une expédition lancée vers le pôle Sud par un Anversois, Adrien de Gerlache, en 1897. Inutile de dire que peu de monde y croyait, à part une poignée de motivés dont un certain Roald Amundsen et le docteur Frederick Cook. Ce dernier se retrouve, allez savoir pourquoi, aux fourneaux !

Je vous épargne le récit des péripéties en tout genre dont le résultat est que, l’hiver arrivé, le bateau se trouve pris dans les glaces. Sinistre perspective, même de nos jours…

C’est là que le docteur Cook a une idée qui va sauver l’expédition : il recommande à l’équipage d’allumer des feux pour se réchauffer, de chasser et de cuisiner du gibier local – des phoques et des pingouins si ma mémoire est bonne -, mais surtout il oblige tout le monde à se remuer tous les jours, quelle que soit la météo.

Je me suis dit que ce qui marchait au pôle Sud devait aussi fonctionner en Europe. J’ai beau être culinairement curieuse, le phoque et le pingouin me tentaient moyen. Et je n’ai pas de cheminée. Restait le mouvement.

Comme j’ai repris le jogging cet été, j’ai décidé de continuer à courir, pour voir. Je me suis équipée, histoire de ne pas perdre une oreille ou un orteil, et j’y vais en tout cas trois fois par semaine. Les autres jours, quelle que soit la météo, je me force à sortir marcher d’un bon pas au moins une demi-heure.

Ça n’a l’air de rien, mais ça change tout : non seulement j’ai une pêche d’enfer, mais je dors mieux et j’ai attrapé beaucoup moins de virus que les années précédentes.

On s’y met?

On s’inspire des premiers explorateurs de l’Antarctique et on se remue chaque jour, même un peu si ça n’est guère dans nos habitudes. Qu’il s’agisse de descendre du bus ou du métro un ou deux arrêts avant destination, de faire un tour au parc ou en ville à la pause de midi, voire d’aller faire un petit jogging ou une demi-heure de marche rapide, à vous de voir ce qui entre dans votre mode de vie et votre agenda. Tant que vous bougez au quotidien.