Mon remède au burn-out

En 2003, j’ai fait un burn-out.

La meilleure chose qui pouvait m’arriver.

À l’époque, je venais de décrocher un job dans un grand quotidien et je me donnais à fond. J’étais sous stress permanent : toujours la première au briefing de 7 h 30, je cherchais des idées d’articles pendant la nuit, je me lançais sur tous les sujets, y compris les plus improbables — comme traquer un perroquet dans une forêt en plein hiver, sous la neige.

Jusqu’à ce matin de février où mon corps et mon esprit ont dit stop. Impossible de me sortir de mon lit. En somme, ils m’ont obligée à lever le pied. Et à apprendre à faire des pauses.

Il m’a fallu un an pour m’en remettre et pour changer de rythme. À m’arrêter régulièrement, pas juste avant de m’effondrer. Au début, cela m’était tellement étranger que j’avais programmé une alarme sur mon ordinateur. Sans cela, je ne pensais jamais à faire une de ces fichues pauses. La seule app que j’avais trouvée (je vous rappelle qu’on était en 2003, les smartphones en étaient à leurs balbutiements) était faite pour inciter les gens à boire davantage. Résultat, un verre d’eau aussi moche que souriant apparaissait toutes les heures dans le coin inférieur droit de mon écran en émettant un petit « schping » qui rendait mes collègues dingues.

Tout en me levant pour aller à la fontaine à eau, je faisais le point sur ce qui m’occupait l’esprit là maintenant. Petit à petit, c’est devenu une habitude : quand je sens que je tourne en rond, que je n’arrive pas à écrire un article, que je commence à avoir les yeux carrés à force de regarder mon ordinateur ou que je manque d’inspiration, je sors marcher un peu, faire quelques courses. Ou une heure de sport.

Même quand je travaille en flux tendu.

SURTOUT quand je travaille en flux tendu.

Parce que c’est justement dans ces moments où l’on se dit qu’on n’a le temps de rien, à part foncer, qu’il est essentiel de savoir s’offrir une respiration. Préparer une tisane, se lever de sa chaise pour ouvrir à la fenêtre, par exemple Ces mini-pauses font retomber la pression, elles nous ramènent à notre corps. Elles changent absolument tout.

En pratique

  • On a rarement le réflexe de penser à un truc qui nous fait vraiment du bien quand on en a besoin ! Entamez une liste un jour où vous avez la pêche – pensez à cinq ou six petites choses qui vous font plaisir et notez-les – les listes, c’est magique, je vous en parle ici ! Vous serez content.e de retrouver ces antidotes aux coups de blues un jour où cela va moins bien.
  • Si, comme moi, vous avez besoin d’aide pour penser à lever le pied, il existe tout plein d’apps sympas pour vous rappeler que c’est (largement) le moment de faire une pause. La plus simple : lancez un minuteur ou programmez une alarme (plutôt type carillon koshi que Mötörhead, même si vous adorez…) toutes les heures !