Lorsque l’on recherche comment être plus heureux ou comment être moins stressé, on tombe souvent sur des « recettes » qui ne fonctionnent en réalité que pour les personnes qui les inventent. Un peu comme en cuisine, en somme…

J’adore les livres de cuisine. J’en ai des dizaines, du format poche au pavé intransportable. Des mets exotiques au « sans gluten /sans lactose », chacun est une invitation au voyage – je teste volontiers les saveurs et les ingrédients les plus bizarres (j’ai même goûté des langues de canard dans un restaurant chinois à Londres, mais ça ne m’a pas laissé un souvenir impérissable !).

Reste que je suis incapable de suivre à la lettre une recette, qu’il s’agisse de faire un plat ou d’être mieux avec moi-même. Il me manque toujours du temps, de la patience, un œuf ou une sorte de piment – et ça ne s’arrange guère depuis que j’ai décidé de réduire la taille de mon garde-manger. Alors j’invente, j’improvise, je décale…

J’ai fini par réaliser que le seul bouquin dont je me sers vraiment, c’est le « Répertoire des saveurs » de Niki Segnit, une autrice anglaise ! Elle a publié deux pavés fabuleux dans lesquels elle propose, pour une liste d’ingrédients de base, des associations issues des traditions culinaires du monde entier et de toutes les époques : et si vous essayiez de saupoudrer vos tranches d’aubergine grillées de noix de muscade ? Et si vous tentiez le combo crevette + lard ?

J’adore cette façon de procéder, parce qu’elle laisse toute la place à ma créativité ! Ainsi, j’ai commencé à me faire confiance aux fourneaux. Et comme ce bouquin n’est pas illustré, il ne me vient pas à l’esprit de comparer ce qu’il y a dans ma casserole avec une photo studio.  Certes, cela exige davantage de travail que suivre des indications à la lettre sans réfléchir. Mais la satisfaction que je ressens en dégustant un plat que j’ai imaginé, même imparfait, est unique.

À tel point que j’ai adapté cette façon de procéder à d’autres domaines, notamment à ceux du bien-être et du développement personnel.

J’ai laissé tomber l’idée qu’il existerait une recette qui fonctionnerait pour tout le monde. En revanche, je suis convaincue que c’est en essayant plusieurs manières de s’accommoder de ce qu’on a qu’on finit par trouver son chemin. Certes, cela prend davantage plus de temps qu’appliquer une procédure toute prête, mais une demi-heure par jour suffit déjà à rendre sa vie un peu plus belle. Un pas après l’autre, on se crée des routines, on se bricole des gestes et des habitudes. Des détails qui épicent notre quotidien d’un soupçon de lumière unique. Parce que c’est la nôtre.