Pour moi, la pensée positive, ça consiste en un truc tout simple : débarrasser son vocabulaire des formules négatives. Ou comment arrêter de déprimer et retrouver la motivation sans perdre de temps : vous pouvez vous y mettre illico !

Il paraît que notre cerveau ne comprend pas les négations.

La première fois que j’ai entendu ça de ma vie, c’était en apprenant à conduire. Comme j’avais une trouille bleue des trams et des trottoirs, je fixais toute mon attention dessus en me répétant « surtout ne m’en prendre un ». Très vite, mon prof m’a dit d’arrêter: pour lui, c’était le meilleur moyen de leur foncer dedans !

J’ai remarqué que cette logique se vérifiait dans d’autres domaines. Souvent, quand je pensais « je ne voudrais surtout pas que ce truc m’arrive », schbing… Mais j’ai mis un moment à faire le lien avec les trams et les trottoirs de l’auto-école

Ça m’est venu pendant un cours de développement personnel dont j’ai oublié le thème. Je me souviens en revanche que la prof avait entamé la session en nous invitant à rédiger une série d’intentions pour le week-end. Première étape : noter trois points qui nous empêchaient d’avancer sur lesquels nous avions envie de travailler. Je ne me rappelle plus ce que j’avais bien pu écrire, mais imaginons que j’aie noté « peur, angoisse et timidité ». Premier exercice : écrire son contraire en regard de chacun de ces mots. On avait 15 minutes.

J’ai trouvé ça long. J’aurais dû me méfier.

« Facile », je me suis dit en griffonnant « cesser d’avoir peur » en regard de « peur », « arrêter de m’angoisser pour tout » en face d’angoisses et « être moins timide » en face de timidité. J’ai regardé les autres participants. Tout le monde transpirait sur sa feuille. Ça m’a paru bizarre. A la prof aussi, car mon elle est venue vers moi en me voyant poser mon style si rapidement.

– Tout va bien?

– Euh oui, c’est assez facile en fait…

– Je peux voir?

Je lui ai tendu ma feuille. Elle y a à peine jeté un coup d’œil et me l’a rendue aussitôt avec un air un peu désespéré.

– « Tu as écrit des négations, il faudrait trouver le contraire de chaque mot. Pour « tristesse », par exemple, ça pourrait être « joie » et pas « absence de tristesse ».

J’ai compris pourquoi les autres s’arrachaient les cheveux. C’est quoi le contraire de la timidité ? J’ai mis 20 minutes à articuler « confiance ». Comme je séchais pour les deux suivants, je l’ai adopté pour les trois. J’ai totalement oublié le reste de ce week-end, mais depuis, je m’efforce de formuler mes buts et mes envies au positif. Faites l’exercice (faites-le vraiment!), vous verrez, c’est moins facile que ça en a l’air!