Comment oser se lancer

Lorsque l’on se lance dans quelque chose de nouveau, on a souvent peur de se tromper. On met tout en œuvre pour être au top. Mais au lieu de nous motiver, cela nous amène à procrastiner. Un remède : relâcher la pression.

Avoir envie de bien faire les choses, ou en tout cas de ne pas les faire à moitié, c’est super. Indépendante depuis 15 ans, je sais que mes clients sont contents de recevoir un travail de qualité dans les délais impartis.

Mais cette médaille a son revers. Je m’en suis rendu compte lorsque j’ai commencé à enseigner le yoga.

Bien entendu, mes premiers pas de prof se sont soldés par des échecs. J’ai failli transformer une collègue en bretzel en essayant de lui faire prendre une torsion. D’emblée, je me suis dit que je demeurerais à jamais incapable de donner un cours. Heureusement, ma collègue (qui avait réussi à se débretzelliser ) m’a rappelé une chose fondamentale : certes, mes instructions n’étaient pas parfaites, mais on était justement là pour apprendre ! En outre, mieux valait se planter dans ce contexte que devant une classe de douze apprentis yogis.

Comme j’exerce mon activité principale depuis plus de trente ans, j’avais oublié que le chemin menant à l’acquisition d’une connaissance inédite est jalonné d’essais et d’erreurs. Comment, quand on découvre une nouvelle langue par exemple, on s’exprime dans un étrange sabir durant des années. Bien que guère confortable, cette période est un passage obligé. Or, notre cerveau n’apprécie guère ce genre de sensations et a tendance à les éviter.

C’est là qu’intervient la procrastination.

Il suffit de se dire « tiens, je me mettrais bien au néerlandais » ou « je me demande si le surf est fait pour moi », voire « pourquoi je n’irais pas voir ce groupe seul.e puisqu’aucun de mes amis n’est libre », pour qu’un léger inconfort s’installe. Et notre cerveau de dégainer aussitôt une foule de raisons de renoncer à ce projet : ça ne va servir à rien, tu feras ça un autre jour, quand les enfants seront grands, quand tu auras gagné au loto, tsss c’est nul tu vas te sentir perdu.e et passer une mauvaise soirée, etc. Ce n’est jamais le bon moment (inutile de l’attendre, comme je l’évoque ici, car il n’existe pas!)

Résultat, 99% du temps, on baisse les bras et on reste sur son canapé, parce qu’on se dit que c’est tout ou rien. Et nos envies finissent par s’envoler en fumée. Alors qu’il suffit d’un pas de côté pour passer du rêve à la réalité : on peut s’adresser à notre petite voix intérieure en la remerciant de se faire du souci pour nous. Et terminer en ajoutant qu’on va y aller quand même. Pour voir. Et que si on se plante, ce n’est vraiment pas grave.

Deux étapes pour y arriver !

1) Familiarisez-vous avec cet inconfort : prenez le temps de ressentir où il s’installe dans votre corps, quelle forme il adopte, de quelles sensations il s’accompagne. Cela vous permettra, à la longue, de le repérer. Il est important de le reconnaître, de ne pas chercher à mettre un couvercle dessus, comme je vous l’explique ici !

2) Remerciez-le de vous avoir prévenu.e. Rassurez-le : tu vas voir, on va apprendre plein de trucs, on va bien se marrer, ça ne sera peut-être pas facile, mais intéressant, etc. Restez connecté.e à votre but, à pourquoi vous vous lancez (on en parlait dans ce post). Et allez-y !