Ou comment mieux gérer son temps et son énergie

Voir le bon côté des choses, ça s’entraîne ! Mais surtout, cesser de se prendre la tête avec ce que l’on ne peut pas changer permet de garder la pêche et de moins s’épuiser. Autant d’excellentes raisons de réfléchir à sa gestion du temps et des priorités.

Longtemps j’ai détesté faire le ménage.

Après mon burn-out, c’est même la toute première tâche que j’ai décidé de déléguer. Pas aléatoirement, mais parce qu’elle figurait tout en haut de ma Liste des Trucs qui me Plombent la Vie. Oui, avant « payer mes factures », « aller chez le dentiste » et « écouter une chanson de Francis Cabrel jusqu’au bout » (j’avoue préférer les choses plus bruyantes!).

A l’époque, je préférais manger des pâtes les trois quarts du mois plutôt que passer la serpillière moi-même.

Lorsque j’ai commencé à travailler en free-lance, puis à enseigner le yoga, mes horaires sont devenus très irréguliers. Et la venue de ma fée du logis tombait systématiquement au mauvais moment : j’avais justement un cours à préparer ou besoin de calme pour enregistrer une interview.

Soudain, ce n’était plus la solution idéale.

Alors je me suis remonté les manches, j’ai enfilé mes gants en caoutchouc, on allait voir ce qu’on allait voir : j’allais faire ce fichu ménage plus vite que mon ombre ! Bonjour détergent, salut panosse (comme on appelle la serpillière en Suisse), hello lumbago. Ce premier round de nettoyage s’est achevé… chez l’ostéopathe !

En lui racontant comment je m’étais blessée (en me tordant le dos pour aspirer en deux secondes la poussière qui moutonnait sous le canapé du salon), j’ai réalisé que le problème était moins la tâche en question que la façon dont je l’exécutais : en m’efforçant de ne pas y penser et de passer à autre chose le plus rapidement possible. Je faisais fausse route. J’ai donc décidé de changer de point de vue sur ce que j’envisageais comme une sale corvée.

J’ai déjà commencé par arrêter de la qualifier ainsi, même dans ma tête. J’ai remplacé cette expression par « ménage », « lessive » et « repassage », tout simplement ((renvoi sur pouvoir des mots)) . J’ai aussi cessé de me raconter que c’était une perte de temps – après tout, je suis plutôt maniaque et j’ai du plaisir à habiter un endroit propre et rangé, parce que cela me facilite la vie. Perdre 15 minutes à chercher la salière, mon maillot de bain ou mon t-shirt préféré, très peu pour moi.

Désormais, j’effectue ces tâches en m’y appliquant. Et, croyez-moi ou non, j’ai même commencé à en apprécier certaines ! Aujourd’hui, il m’arrive d’écouter des podcasts en faisant la cuisine, mon repassage voire en passant l’aspirateur grâce à mes écouteurs antibruit. Mais seulement quand je suis suffisamment en forme pour réaliser deux choses à la fois, dont une qui ne me prend pas trop de bande passante.

Je n’ai jamais vraiment calculé combien de temps cela me permet de gagner par semaine. Mais ce que je sais, c’est que je suis de bien meilleure humeur qu’auparavant – et ça aussi, ça change tout !

Pour s’y mettre…

  • Quelles sont les 5 tâches qui vous plombent le plus la vie – celles qui vous ennuient, vous fatiguent ou vous cassent le plus les pieds?
  • Pourquoi est-ce le cas? J’ai par exemple longtemps détesté faire le ménage car cette tâche me semblait condamnée à se répéter éternellement et n’avoir pas de fin.
  • De quoi auriez-vous besoin pour changer (un peu) de point de vue? Pour reprendre mon exemple, j’ai besoin de faire des choses qui ont du sens. Je me suis donc plutôt concentrée sur le processus (prendre soin de mon appartement) que sur l’idée que tout soit nickel.
  • Quelle petite récompense pourriez-vous vous accorder pour vous motiver? Dans ce cas, j’écoute des podcasts, mais dans d’autres, je m’offre un petit tour dans le quartier ou un bon café.