Il y a les gens qui savent voir les choses en grand et qui osent prendre leur place et les autres. Si vous faites partie de ceux qui se demandent comment s’affirmer, ouvrez l’œil sur votre façon de vous exprimer !

Car certains mots n’ont l’air de rien. On les utilise sans y penser, on en assaisonne nos discours. Et un jour, on réalise qu’ils ont envahi notre paysage verbal !

C’est exactement ce qui s’est passé avec l’adjectif « petit ».

Vous n’avez pas remarqué à quel point aujourd’hui, tout est petit ?

On enfile ses petites chaussures et son petit manteau, on prend son petit sac pour aller faire ses petites courses chez son petit boucher…

On est pas loin de s’excuser d’exister ! Stooop !

Récemment, j’ai reçu un coup de fil pour un sondage qui n’allait me prendre « qu’une petite dizaine de minutes ». Une demi-heure plus tard, j’étais toujours en train de répondre à des questions et j’ai compris que je m’étais fait avoir. Dans ce contexte, « petit » n’avait rien de sympa ou de mignon, c’était juste une manière de faire passer une pilule amère : on allait me piquer du temps. Beaucoup trop de temps. Si l’on m’avait annoncé d’emblée la couleur – le fameux sondage a duré 35 minutes ! – j’aurais refusé.

Désormais, je me méfie beaucoup de ce que l’on essaie de dissimuler sous cet adjectif. Et le reste du temps, je m’efforce de ne pas l’employer à toutes les sauces, parce que je suis consciente du pouvoir des mots. À force de tout envisager en mode XS dans ma vie, je suis sûre qu’elle va rétrécir d’une manière ou d’une autre.

Cela dit, j’en conviens, cet adjectif s’impose dans certains contextes : quand on dit à quelqu’un qu’il ou elle a une petite mine, par exemple. Ou quand on va voir son petit-fils pour les vacances. Voir petit s’impose en outre lorsque l’on fait ses bagages. Mais c’est une autre histoire dont on en reparlera bientôt !